Page:Matter - Saint-Martin, le Philosophe inconnu, 1862.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

hautes du spiritualisme actuel. Celles-ci se bornent au commerce avec les défunts ; celles-là ramènent l’homme à sa primitive grandeur ; elles le font semblable à Dieu.

Telle est la portée réelle du système de Saint-Martin. Telle est sa doctrine intime, non pas à Bordeaux seulement, à Paris et à Lyon, c’est-à-dire à l’école de dom Martinez et dans ses premiers écrits, mais encore après son séjour à Strasbourg et après son passage à l’école de Bœhme, longtemps après la mort de Martinez.

Et d’abord, pour ce qui est de la véritable théurgie, non-seulement il professe sa foi à des Agents en 1792, nous venons de l’entendre, mais il distingue des classes d’Agents et trace des règles de prudence pour le commerce de l’âme avec elles. « Nous devons recueillir avec soin, dit —il au baron de Liebisdorf, au sujet de ces Agents, nous devons recueillir tout ce qui se dit en nous. Nous croyez que c’est principalement sur nos corps qu’ils agissent — le baron, pour s’expliquer par une comparaison, avait parlé un peu en chimiste de l’union de deux corps antipathiques au moyen d’un troisième — il y en a pour cette partie extérieure de nous-mêmes. Mais leur œuvre s’arrête là, et doit se borner à la préservation et au maintien de la forme en son bon état, chose à laquelle nous les aidons beaucoup par notre régime de sagesse physique et morale. »

La mission de ces Agents, selon Saint-Martin, est donc à ce point importante et principale, que c’est essentiellement à eux qu’il appartient de préserver notre organisme, et que, dans cette œuvre, nous ne sommes que leurs aides. Nous pouvons les aider beaucoup.

Cela étant, notre rôle serait assez facile, n’était une