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LE CLUB DES COBDELIERS

C’est encore un Cordelier influent, le graveur François Sergent, qui fonde, le 6 janvier 1791, la société fraternelle des Halles, dont le siège était rue Mondétour, section de Mauconseil[1]. Le même Sergent était également un des chefs de la société des Amis de la liberté de la presse[2]. Il présidait en mai 1791, la section du Théâtre-Français, c’est-à-dire la section des Cordeliers.

La société fraternelle de Sainte-Geneviève, séante aux Carmes de la place Maubert, s’organisait, le 6 mars 1791, sous la direction de Méhée-Latouche, le futur secrétaire adjoint de la Commune du 10 août[3].

La société de Chaillot était fondée, le 6 février, par Beaufils, celle des Théatins, le 27 février, par l’abbé de la Girardière [4].

Á côté des anciens Vainqueurs de la Bastille, appelés maintenant les Ennemis du despotisme, se formait dans le courant de janvier 1791, au faubourg Saint-Antoine, une société des Amis des droits de l’homme qui s’affiliait aux précédents et dont le programme était «de chercher à découvrir les abus, de faire tenir la main à l’exécution de la déclaration des droits de l’homme, et d’établir une barrière formidable pour défendre l’entrée du despotisme en France, qui, d’après les calculs faits, devra payer des droits étonnamment forts pour pénétrer parmi nous[5].

D’autres sociétés encore durent prendre naissance dans ces premiers mois de l’année 1791, tout remplis par les débuts de la guerre religieuse. La société des Nomophiles dont le président était Concedieu, futur membre de la Commune du 10 août, existait déjà en février[6]. La société connue

  1. Estampe citée.
  2. Au nom de cette société et de la section de Mauconseil, il avait dénoncé, le 21 octobre 1790, à l’Assemblée fédérative des Amis de la Vérité, les vexations exercées par les ministres contre le régiment du Royal-Champagne (Bouche de Fer).
  3. D’après l’estampe citée.
  4. D’après l’estampe citée.
  5. D’après le Journal du faubourg Saint-Antoine, n" 2, 3 février 1791, p. 3. Ce journal dont je ne connais que ^ numéros porte la signature : «Beausoleil et Compagnie».
  6. Ainsi qu’en fait foi le procès-verbal de la 18° séance des Amis de la Vérité publié par la Bouche de Fer. C’est par erreur que M. S. Lacroix dit que cette société ne se constitua qu’en avril (2e s., t. IV, p. 18, n. 4).