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III
INTRODUCTION

La deuxième partie est formée notamment de pièces provenant de l’avocat Buirette de Verrières qui fut arrêté pour l’affaire du Champ de Mars et qui prit copie de la procédure pour préparer sa défense ; des papiers de l’accusateur public Bernard de Beauvoir, chargé des poursuites, mis sous scellés au moment de son émigration ; des dossiers des comités des recherches et des rapports de l’Assemblée nationale qui jouèrent un si grand rôle dans la répression ; du procès de Bailly devant le tribunal révolutionnaire.

Il n’y a pas deux méthodes pour éditer les textes. Il n’y en a qu’une bonne, celle qui consiste à donner le texte exact tel qu’il est connu par les manuscrits ou les imprimés, en notant soigneusement les variantes. Corriger les écrits du XVIIIe siècle sous prétexte de les mettre en harmonie avec l’orthographe actuelle est une sottise qui n’a pu venir à l’esprit que de publicistes médiocres, aussi étrangers à la philologie qu’à l’histoire, mais désireux avant tout d’atteindre le grand public qu’il s’agit d’endoctriner. Que ces publicistes trônent parfois dans les commissions officielles et y fassent même la loi, leur sottise n’en est pas moins une sottise.

J’ai reproduit les textes que je publie avec leur orthographe ancienne, sans y changer autre chose que la ponctuation. Quand les noms propres sont déformés au point d’être méconnaissables, une note avertit le lecteur.

L’orthographe de ce temps-là était infiniment moins arrêtée que celle de notre époque nivelée par l’école primaire. On écrivait aussi souvent j’étois (forme ancienne) et j’étais (forme nouvelle patronnée par Voltaire), tems et temps, vous venés et vous venez, azile et asile, samedy et samedi, les puissans et les puissants, etc. Les noms propres eux-mêmes n’avaient rien de rigide. Le Roux et Le Roulx, Regnault, Regnaud et Renaud,

    renferme qu’une partie des pièces saisies chez Momoro, ainsi qu’on pourra s’en convaincre en se reportant à l’inventaire des scellés qui est reproduit à la p. 287 de la présente publication. J’ai indiqué en note les documents qui composent actuellement le dossier de la bibliothèque de la ville de Paris.