tion, et qu’en Europe j’aime ma tranquillité, le lendemain, je sonnais à la porte de la veuve Van den Eynde.
XI
Une souillon m’introduisit au salon, un salon où il y a de la prétention et de la misère mêlées à je ne sais quoi d’inquiétant. Au mur, des éventails japonais, des cartes postales et des gravures tirées d’une ancienne publication : « le Nu au salon », une table couverte d’un tapis usé et taché, des meubles de velours fané et des glaces… trop de glaces.
Mal à mon aise dans ce décor, j’attends.
La porte s’ouvre, et une femme en noir paraît, suivie d’une petite fille.
Le deuil est « tape à l’œil » ; sur le crêpe qui jaunit par places, la poudre de riz laisse des traces ; les yeux sont « faits », la bouche aussi.
Je regarde la petite fille, elle a l’air triste.
Ma gêne augmente et, faisant un effort, je commence :
« — Madame, j’ai eu l’avantage de connaître votre mari au Congo et je suis venu pour vous dire que ses dernières pensées…
La femme m’interrompt :
« Adolphe, crie-t-elle, viens donc au salon, il y a ici un monsieur, qui a connu Edgar là-bas !
La porte s’ouvre à nouveau et un bellâtre entre, un hideux et classique bellâtre. Ses cheveux teints luisent de pommade, sa main couverte de faux bijoux lustre