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Ma femme avec notre petite Aline sur les bras est allée pleurer chez son père…

Il l’a fait mettre à la porte par les domestiques.

Aline riait, l’innocente !…

C’est à ce moment qu’un ami m’a conseillé le Congo. On pouvait, me disait-il, y vivre tout en faisant parvenir quelque argent au pays.

C’était vrai et c’était le salut. Chaque année, j’envoyais quelques billets de mille à ma femme, en me privant de tout, naturellement. Elle pouvait continuer à vivre comme « Une Dame » et je faisais aussi des économies pour Aline.

Et voilà que, parce qu’une sale petite mouche « tsé-tsé » infectée m’a piqué, de nouveau tout est par terre.

Quinze cents francs de capital ! Que pourra faire ma femme avec cette misère, et ma petite Aline, que va-t-elle devenir ?

Il n’était plus question d’air crâne. Le feutre à queue de léopard gisait par terre. Les longs cheveux pendaient sur la face et, les poings serrés sur les yeux, le petit homme était secoué de sanglots.


IX

Un silence. Le godelureau, au costume empesé, cesse de ricaner près de nous. Immuablement fixe, le regard agrandi de sa danseuse demeure accroché au même point.

Coupal continua :