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de me décrire le petit homme et il l’avait très bien reconnue lui-même.


VII

— Je suppose, Coupal, interrompis-je, que vous y êtes allé du coup « Daelman ».

Le coup Daelman est l’histoire d’un capitaine qui se serait jadis guéri complètement de la maladie du sommeil.

C’est, du moins, ce que l’on raconte à ceux qui en sont atteints. Mais on l’a raconté si souvent, et depuis si longtemps, que personne n’y croit plus.

— Naturellement, fit Coupal, j’ai essayé le coup « Daelman ». Mais le petit type s’est fâché et m’a dit qu’on lui avait suffisamment rompu la tête avec cette histoire idiote.

Il m’a alors demandé si j’étais vieux congolais.

— Oui, ai-je répondu.

— Alors, dit-il, vous pourriez peut-être me renseigner.

Est-il vrai qu’après deux ans de terme, je pourrai toucher, en cas de rapatriement pour maladie, une allocation de quinze cents francs ? Il me resterait alors trois mois à faire encore en Afrique pour acquérir ce droit ?

Cette mesquinerie m’a agacé, aussi est-ce brutalement que j’ai répondu :

— Oui, c’est exact, mais à votre place, voilà quelque chose qui me serait bien égal…