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nommant, ainsi qu’il est coutume entre deux blancs qui se rencontrent au Congo.

— « Edgar Van den Eynde, surveillant de travaux, descendant du Kivu vers Boma. »

— Ah ! répondis-je après m’être nommé à mon tour, le Kivu, bon pays, lacs, volcans, montagnes neigeuses, bétail, lait, beurre à volonté ; belle nature et bon « Chop »,[1] et aussi… le reste, et sans danger, paraît-il ; pas encore là-bas de serpent caché sous les fleurs…

Eh bien, vous avez encore cinq jours de marche dans cette damnée forêt, et puis, la pirogue jusqu’au fleuve, à Basoko. Surtout, n’oubliez pas votre carabine dans la pirogue ; buffles et éléphants prennent souvent leur tub le matin dans la rivière, près des îles. Le petit homme rougit et bredouilla.

— J’ai l’ordre formel de suivre la voie de terre… Et alors, je compris le pourquoi et de la marche étrange et du regard épouvanté…


VI

— Oh ! interrompis-je, ce n’est pas difficile à deviner… le malheureux devait avoir la maladie du sommeil, et les tsé-tsé pullulent à certaines places de la rivière ; s’il allait par eau, gare à celui qui le suivrait et à ses pagayeurs pour commencer.

  1. « Chop » au Congo signifie « manger habituel ».