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UNE OPINION DE COUPAL




I

C’est loin.

C’est en Afrique, à quelques milliers de kilomètres des côtes.

Et pour parvenir là, on doit quitter les steamers pour les railways, ceux-ci pour les sternwheelers et les sternwheelers pour les chaloupes à vapeur et celles-ci pour les pirogues, et les pirogues pour les moto-cars, et ceux-ci enfin pour la chaise à porteurs.

Il faut naviguer entre deux ciels, étouffer dans des compartiments en planches, suer sur des eaux calmes, trépider sur des banquettes et des sièges de bois, pour finir, pendant des semaines et des semaines, par être secoué, sur une chaise entre deux brancards, le long de ce qu’il est convenu d’appeler la « route des caravanes » par un inexplicable euphémisme.

C’est le soir, un soir de Noël, un brûlant Noël d’Équateur.

Jean COUPAL, le prospecteur, me tire familièrement par la manche de ma veste de toile jusqu’au bar du Club, simplement éclairé par deux photophores. Et de cette familiarité, je suis à la fois honoré et satisfait.