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― Mais alors… alors… me dites-vous, si ces histoires sont vraies, si les Michiels, les Têtard existent et peuvent encore agir et nuire au Congo Belge, la colonie est donc toujours gouvernée d’abominable manière ?

— Abominable… le mot est fort. Remplaçons-le, si vous le voulez bien, par : très mal administrée.

— Soit ; mais, même avec cette restriction, comment la chose est-elle possible, avec, comme gérant, un peuple aussi travailleur, aussi courageux, aussi raisonnable que le peuple belge ?

— La chose est possible. Et c’est pour le démontrer que j’ai écrit les contes qui vont suivre. Car, au rebours de la coutume, ce préambule ne fut point rédigé pour commenter ou résumer le livre qu’il précède. Bien au contraire, c’est celui-ci qui n’est que la « figuration » en quelque sorte de sa préface, en elle-même trop aride.

II

Ceci dit, pour bien comprendre les complexes données du problème qui se pose actuellement au Congo Belge, il importe tout d’abord de se rappeler un principe essentiel aux colonisations.

Ce principe, le voici :

Le but d’une colonisation — but qui consiste pres-