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ROUSSEAU CONTRE HELVETIUS. 107

P. y. Uelvetius : « j’en conclus qu’en pareil cas juger n’est jamais que sentir* ».

Rousseau : «* c’est autre chose; parce que la comparaison du jaune et du rouge n’est pas’ la sensation du jaune ni^ celle du rouge ».

P. {). IlELvirnus : « pour porter un jugement sur ce sujet [si la force est préférable à la grandeur du corpsj, ma mémoire doit me tracer successivement les tableaux des situations différentes où je puis me trouver le plus communément dans le cours de ma vie |1 ».

HoussEAU : « Il Comment! la comparaison successive de mille idées est aussi un sentiment? 11 ne faut pas di(s)puter des mots; mais l’auteur se fait là un étrange dictionnaire ».

P. 10. Helvetius : « ce jugement [que la justice est préférable à la bonté] n’est réellement qu’une sensation  ».

Roi’SSEAU : « 4> Nous avons vu qu’il est autre chose ».

P. 10. Helvetius : « on peut, comme l’expérience le prouve, en frappant l’oreille de certains sons, exciter en nous à peu près + les mêmes sensations qu’on éprouveroit à la présence même des objets ».

Rousseau : <(-\- voici enrôlée le même a peu près que ci-derrière employé d’une manière aussi sophistique ».

P. 12. Helvetius : « Il résulte de ce que j’ai dit, que les jugements portés sur les méthodes que le hasard nous présente pour parvenir à un certain but ne sont proprement que des sensations; et que, dans l’homme, tout se réduit à sentir ».

Rousseau : « même sophisme dans ce chapitre d’un bouta Vautre ».

P. 12. Helvetius : « Comment jusqu’à ce jour a-t-on supposé en nous une faculté déjuger distincte de la faculté de sentir? L’on ne doit cette supposition, répondrai-je, qu’à l’impossibilité où l’on s’est cru jusqu’à présent d’expliquer d’aucune autre manière certaines erreurs de l’esprit* ».

Rousseau : «* point du tout, c’est qu’il est très simple de supposer que deux opérations d’espèces différentes se font par deux différentes facultés ».

P. 40. Helvetius : « j’ai fait voir que toutes les erreurs de l’esprit ont leur source ou dans les passions, ou dans l’ignorance, soit de certains faits, soit de la vraie signification de certains mots. L’erreur n’est donc pas essentiellement attachée à la nature de l’esprit humain -+ ».

Rousseau : « -i- Vous navez point prouvé que vôtre ^ division fut exacte ; vôtre conclusion nest donc pas necessaii’e, ce qui n empêche pas qu’en ceci je ne sois de votre avis ».

P. 41. Helvetius : « rien ne m’empêche maintenant d’avancer que juger, comme je l’ai déjà prouve H-, n’est proprement que sentir ».

Rousseau : « -h Vous n’avez rien prouvé sur ce point sinon que vous

1. N’est pas ajouté dans l’interligne; en dessous : est indépendant de barré.

2. Ni ajouté dans l’interligne ; en dessous : et de barré.

3. Après vôtre, on lit : conclusion barré.