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ALFRED DE VIGNY « Mon âme et ma destinée, a-t-il écrit lui-même, seront toujours en contradiction » (i) : De la Destinée muette et triste, « femme inflexible », dont il sentait peser sur lui « les pieds lourds et puissants (2) :^ , de la Destinée qu’il méprisait plus encore qu’il la craignait, il ne voulut point vivre en esclave résigné ; mais, se rebellant contre celle qui l’enserrait, il chercha dans la lutte la grandeur du caractère humain (3), et reprit pour sa part « le combat éternel de notre vie intérieure, qui féconde et appelle, contre la vie extérieure, qui tarit et repousse (4) ». « Ce (i) Journal, p. 128. (2) Les Destinées, Poésies^ p. 181, 177. {2s) Jour naïf p. 27 ; cf. id., p. 48 et La Maréchale d’Ancre, Avant-propos, Théâtre, I, p. iSg. (4) Stello, p. 32.