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II
CEUX QUI SUIVENT L’EMPEREUR

Le 6 août au matin, du Bellerophon, on aperçut le Northumberland. L’escadre entière se dirigea vers la côte et vint jeter l’ancre à l’ouest de Berryhead. Le lieu était solitaire, nulle crainte qu’on y fût troublé et que les Anglais vissent se lever de la mer le Spectre de la Loi. Jusque-là, malgré l’affectation de donner à Napoléon le titre de général, — cela depuis le 31 juillet et seulement, semble-t-il, dans la lettre de Lord Melville, communiquée par Lord Keith, — l’Empereur était resté l’Empereur, aussi bien pour les officiers et pour l’équipage du Bellerophon que pour Keith lui-même. Il était l’hôte de l’Angleterre : à présent, la comédie est jouée, il en est le prisonnier. Ordre de Keith à Maitland d’enlever aux Français de tout rang à bord du vaisseau qu’il commande, toutes