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CRAINTES DES ANGLAIS

Buonaparte comme un officier du rang de général d’armée, et on lui en donnera le titre en s’adressant à sa personne ». Le même jour, de l’amiral Keith, ordre de redoubler de vigilance pour prévenir l’évasion de Napoléon Buonaparte, étant donné le mécontentement qu’il a exprimé de ce que les journaux disent qu’il va être envoyé à Sainte-Hélène.

Le 28, rien, hormis une visite de Lord Keith, fort brève. C’est toujours à l’Empereur que l’on parle ; en apparence, c’est toujours en hôte qu’on le traite, si, par les mesures qu’on prend, il est prisonnier. Toutefois, les journaux deviennent de plus en plus affirmatifs ; ils annoncent qu’un sous-secrétaire d’État va venir signifier à Buonaparte la décision du ministère. En effet, ce même 28 juillet, Lord Melville, un des Lords de l’Amirauté, a expédié à Lord Keith Sir Harry Bunbury, porteur d’une lettre, dont le contenu doit être signifié à l’Empereur, mais qui, par un raffinement délibéré, ne lui est point adressée à lui, mais à Lord Keith. Le 31, la communication est faite par Lord Keith, assisté de Sir Harry Bunbury. En voici le texte : « My Lord, comme il peut être dans les convenances du général Buonaparte qu’il soit instruit, sans plus de délai, des intentions du Gouvernement britannique à son égard, Votre Seigneurie a la liberté de lui communiquer les informations contenues dans cette lettre. Il serait incompatible avec nos devoirs envers le pays et