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SAINTE-HÉLÈNE, LIEU DE LÀ DÉPORTATION

Le même jour où Lord Liverpool écrivait ainsi à Lord Castlereagh, le 21, le comte Bathurst, ministre des Colonies, demandait au major général, Sir Henry Torrens, qui avait longtemps résidé dans l’île, un rapport détaillé qui lui était remis le lendemain ; le 25, tous les arrangements étaient pris par le comte de Buckinghamshire avec les directeurs de l’East India Company pour la remise de l’île à la Couronne pendant le temps nécessaire ; les détails les plus complets sur la force naturelle de la place et les moyens d’en assurer la garde étaient fournis par le major général Beatson et le lieutenant général Mann ; le 29, enfin, Lord Castlereagh annonçait à Lord Liverpool que les Puissances alliées accédaient à la proposition d’interner Buonaparte à Sainte-Hélène ; mais, avant qu’on put agir, le traité devait être mis en forme et signé.

Jusque-là, il fallait empêcher que Napoléon invoquât, sur territoire anglais, la loi anglaise, obtint d’un juge un « writ d’Habeas Corpus » et le fit signifier à ceux qui le tiendraient en captivité, car alors ils risqueraient de graves peines. C’était là, on l’a vu, une des préoccupations de Lord Liverpool. — Le remède : garder Napoléon à vue et l’empêcher de communiquer avec qui que ce fût.

Par ailleurs, Lord Liverpool avait prouvé qu’il connaissait bien ses compatriotes. L’arrivée de l’Empereur à Torbay avait provoqué une curiosité qui n’attendait qu’un moment pour se muer en