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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

Bellerophon ; il n’a point été pris, il n’a point été livré ; il est venu librement réclamer l’hospitalité britannique et se placer sous la protection du pavillon anglais.

M. de Rigny envoie alors à bord du Superb, mouillé dans la rade des Basques, le lieutenant de vaisseau Fleuriau porter à l’amiral Sir Henry Hotham, avec la lettre de M. Croker, une lettre par laquelle il lui fait connaître qu’il a gardé par devers lui les dépêches qui lui avaient été remises pour le commandant de la Saale et le commandant de l’île d’Aix, sa mission étant désormais sans objet.

Sir Henry Hotham approuve cette suppression des dépêches : « Je vous demande la permission, écrit-il, d’exprimer mon opinion que vous avez bien agi en gardant les dépêches dont vous étiez chargé pour le capitaine de l’Amphitrite et les commandants de l’île d’Aix. »

Ainsi, pour l’honneur des deux pays, les officiers qui auraient été chargés d’exécuter une telle mission, s’entendirent pour en supprimer les traces[1], mais il s’en était fallu de quelques heures que les ordres du Louis XVIII contraignissent un com-

  1. Ils avaient compté sans les minutes écrites par Jaucourt sur du papier à registre, rayé de quatre raies rouges, formant un carré long et marquant des marges ; sans une copie des instructions et de la lettre de l’amiral Hotham trouvée par un imprimeur de Chartres ; sans une lettre passée sur un catalogue d’autographes. Le rapport de M. de Rigny parut dans le Moniteur du 24 ; il renfermait un historique succinct de ce qui s’était passé à Rochefort du 3 au 17 juillet, mais ne renfermait que cette allusion à la mission essentielle : « Mes instructions me prescri-