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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

Et ensuite ?… Ce que l’on fera ensuite, si le commandant Philibert se refuse à livrer, sur la première sommation, au commandant des forces anglaises, le souverain proscrit qui est venu librement se réfugier à son bord, ce que l’on fera ? — « Toutes les forces qui attaqueront Napoléon Buonaparte seront des forces françaises et européennes ; elles agiront au nom du roi de France comme au nom de leurs souverains respectifs, et, conséquemment, les Français qui ne veulent pas se constituer en état de rébellion contre leur roi et contre leur patrie, doivent traiter en alliés, en amis, les commandants des forces de terre et de mer qui combattraient pour s’emparer de Napoléon Buonaparte. » Le commandant Philibert ne doit point voir un officier anglais dans le commandant des forces navales anglaises. « Il est celui de tous les souverains alliés de Sa Majesté, il est celui du roi de France. » Et en terminant, M. de Jaucourt revient aux menaces : « Si vous étiez assez coupable et assez aveugle, écrit-il, pour résister à ce que je vous prescris, vous vous établiriez en rébellion ouverte contre le roi et votre patrie. Vous seriez responsable du sang qui aurait coulé, de la destruction d’un bâtiment et d’un équipage que vous devez conserver à votre pays. Vous compromettriez même l’existence du prisonnier que vous auriez hésité de remettre. »

De telles objurgations et de telles menaces montrent assez que le conseil du roi était conscient de