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ENTENTE POUR NE PAS LES EXÉCUTER

lendemain, à la pointe du jour, l’Empereur irait à la croisière anglaise ; il gagna du temps, partit tard, se dirigea sur la Saale où il savait que l’Empereur n’était pas, y arriva à une heure du matin, laissa Philibert envoyer un exprès à Beker pour le prévenir, ne manifesta nulle intention de descendre lui-même à l’île d’Aix et laissa les destinées s’accomplir. Richard ne semble avoir insisté en aucune façon sur l’exécution des ordres qu’il avait apportés et qu’il connaissait. En cela ne se conformait-il pas aux instructions de Fouché qui s’était alors donné pour tâche de soustraire des victimes à la réaction royaliste, et qui, en bien des cas, y parvint ? Au surplus, bien qu’ils ne fussent nullement décidés dans leurs opinions et qu’on ne pût croire à leur dévouement, tous les hommes qui pouvaient alors influer sur le sort de l’Empereur s’entendaient à mi-mot pour qu’il partît, qu’il eût au moins l’air de partir volontairement et qu’il leur évitât la honte de le livrer. — tous, aussi bien Richard que Bonnefoux, Philibert que Beker. Celui-ci, qui, dans une relation publiée vingt ans plus tard, s’est donné une attitude forcée de respect et de dévouement, n’en avait pas moins témoigné au proscrit des égards que celui-ci eût vainement attendus de tout autre, et il s’était presque constamment prêté aux désirs de l’Empereur, tout en exécutant à peu près intégralement les ordres de la Commission. Il n’en avait pas moins eu pour premier objet de la contenter, car, de retour