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COMBATTRA-T-ON ?

fût, de passer avec un personnage d’une telle importance ».

Cela ouvrait encore une sorte d’espérance : Las Cases et Savary, porteurs de cette dépêche, rentrèrent à quatre heures. Le Bellerophon suivit le parlementaire qui les portait et vint mouiller dans la rade des Basques : Maitland profitait de l’imprudence de Las Cases.

Si, jusque-là, l’on s’était bercé du rêve des sauf-conduits, à présent il eût dû se dissiper : pourtant, autour de l’Empereur, on continuait à discuter et certains trouvaient matière à leur optimisme dans la réponse de Maitland. Les officiers de marine n’étaient point dupes : seulement, certains jouaient le jeu des Anglais, d’autres comprenant qu’il n’allait plus rester à l’Empereur que de se livrer, frémissaient de rage et formaient des projets. Decrès, par les instructions très secrètes, datées du 27 juin et expédiées le 28, n’avait-il pas prévu le cas ? Si l’une des frégates devait se sacrifier, Ponée, avec sa Méduse et l’équipage entier, s’offrait et, durant le temps qu’ils mettraient à mourir, la Saale gagnerait la haute mer. Cela tenta. Les ordres furent donnés par le commandant de la division, le capitaine Philibert ; tout devait combattre, même le brick l’Épervier destiné à seconder la Méduse : puis, ces ordres furent révoqués. Pourquoi ?

Est-ce le fait du préfet maritime, royaliste, avant voulu donner sa démission au retour de l’Empe-