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LE TOMBEAU

sur lequel était un Crucifix, l’abbé Vignali priait ; le docteur Arnott continuait sa surveillance ; deux serviteurs de l’Empereur étaient debout de chaque côté du cercueil. Les portes s’ouvrirent de nouveau, et tous ceux qui se présentèrent purent jeter l’eau bénite.

Les travaux de construction du tombeau n’avaient été commencés que le 7 au matin. Ils consistaient en un déblai de onze pieds de profondeur sur dix de largeur et huit de hauteur ; l’établissement, dans le fond, d’un massif de maçonnerie de deux pieds d’épaisseur ; au pourtour, d’un mur de dix-huit pouces d’épaisseur ; le fond, les côtés et la fermeture furent faits par des dalles de six pieds de long sur trois de large et cinq pouces d’épaisseur, qui avaient été destinées au pavement de la cuisine dans la nouvelle maison.

Le 9 au matin, les travaux étaient terminés. Le gouverneur fit savoir que, conformément aux instructions qu’il avait reçues de faire au général Buonaparte les obsèques d’un officier du plus haut grade, la garnison en deuil prendrait, tout entière, les armes au jour et que, à onze heures, le cortège se mettrait en marche. À dix heures, à Longwood, l’abbé Vignali célébra la messe et l’office des morts, auxquels les Français seuls assistèrent. À onze heures, les Anglais arrivèrent. Douze grenadiers prirent le cercueil sur leurs épaules et le transportèrent dans la grande allée du jardin, où le corbillard était avancé. La bière y fut placée, couverte du