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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

peau qui fut placé sur les cuisses ; on mit dans le cercueil[1] le vase d’argent surmonté de l’Aigle impérial, qui renfermait le cœur, et la boite qui contenait l’estomac ; plus un vase d’argent aux armes impériales, un couvert d’argent (couteau, fourchette et cuiller), une assiette d’argent, six doubles napoléons d’or de France, quatre simples, un double napoléon d’argent, un simple, un demi, deux doubles napoléons d’or d’Italie.

Le premier cercueil, soudé par le plombier anglais qui avait soudé les vases d’argent, fut mis dans un deuxième cercueil en acajou, lequel fut placé dans un troisième cercueil en plomb, soudé comme le premier, et enfin dans un quatrième, en acajou, fermé par des vis à tête d’argent. On replaça ensuite le cercueil sur le lit de campagne ; on le recouvrit d’un poêle de velours violet, sur lequel on étendit le manteau de Marengo. On disposa le luminaire comme la veille ; au-devant du cercueil.

  1. Marchand affirme que le docteur Arnott fut chargé jusqu’au bout de surveiller le corps et les vases dans lesquels avaient été placés le cœur et l’estomac ; selon Sir Th. Reade (Forsitt III, 290, Angl.), ce fut à l’aide-chirurgien Rutledge que ce soin fut confié, et Forsitt publie un rapport adressé par ce Rutledge à Reade, où il prétend : 1° avoir fermé l’ouverture du vase d’argent contenant le cœur en y plaçant, un shilling d’argent à l’effigie de George III ; 2° avoir mis lui-même dans la bière les divers objets que les Français voulaient y déposer et avoir gravé son nom (My Adress) sur l’assiette d’argent, comme étant le dernier officier. anglais qui l’eût vu. Ce trait, tout à fait conforme au caractère anglais, doit-il être tenu pour vrai, si invraisemblable qu’il soit ? Le procès-verbal d’ensevelissement, signé des exécuteurs testamentaires, porte partout : « Nous avons », etc.