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LES OBSÈQUES

ment, il exigea que le cœur fût placé avec le corps dans le cercueil ; il voulut imposer l’inscription qu’on graverait sur la dalle funéraire. Les compagnons de l’Empereur voulaient son nom : Napoléon et deux dates ; Lowe voulut Buonaparte. À défaut d’un accord, la dalle resta fruste.

Le soir, le capitaine Crokatt fut expédié à bord de l’Acheron pour porter au roi d’Angleterre la nouvelle de la mort de Napoléon et le procèsverbal d’autopsie.

Le 7 au matin, dans la chambre mortuaire, le défilé continua par les officiers et les soldats qui n’avaient pu venir la veille, puis par les habitants notables ; on ne permit point d’entrer aux gens du peuple qui s’étaient assemblés en foule devant la première enceinte.

Cependant le docteur Burton, au péril de sa vie, s’était procuré le plâtre nécessaire pour le moulage. On rasa exactement la tête, on recueillit les cheveux, qui, destinés à la Famille, furent mis sous scellés par Montholon et confiés à Marchand. Ensuite Burton et Antommarchi, aidés d’Archambault, procédèrent au moulage, qui réussit bien. « C’est la figure du moment, dit Marchand, mais non celle de six heures après la mort, qui était celle du Consul. »

Dans l’après-midi, le cercueil arriva. Il était de fer-blanc doublé de satin blanc, avec un oreiller et un matelas de même étoffe. On y déposa le, corps ; faute d’espace, on ne put laisser sur la tête le cha-