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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

s’opposent à ce qu’Antommarchi pousse plus loin les opérations et fasse un examen du cerveau. Le cœur est détaché et placé dans un vase d’argenf qui, selon le désir de l’Empereur, devrait être porté à l’impératrice Marie-Louise ; l’estomac de même. Mais le représentant d’Hudson Lowe s’oppose à la sortie du cœur, il dit que l’estomac seul sera envoyé en Angleterre. De même, déclare-t-il, que son gouvernement s’oppose à tout embaumement.

Après l’autopsie, lorsque les médecins anglais allaient se retirer. Mme Bertrand leur a demandé s’il ne serait pas possible de trouver du plâtre propre à mouler la tête de l’Empereur. Le docteur Burton a répondu qu’il y avait dans l’île du gypse propre à en faire, qu’il allait en ville et s’occuperait d’en procurer.

Antommarchi cependant a recousu les ouvertures faites pour l’autopsie, et, aidé par Marchand, il a pris, sur le cadavre, les mensurations les plus précises, les seules que l’on ait du corps de l’Empereur. Ensuite, Marchand et Saint-Denis ont procédé à l’habillement ; ils ont revêtu Napoléon de l’uniforme des Chasseurs de sa garde : bas de soie blancs, bottes à l’écuyère, culotte et veste de Casimir blanc, chapeau à cocarde tricolore, habit vert a parements rouges avec insignes de la Légion, de la Couronne de fer et de la Réunion, la plaque et le grand cordon de la Légion.

Ainsi vêtu, le corps de l’Empereur est, à quatre heures du soir, porté dans son ancienne chambre