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LA MORT

dresse comme grand officier de la Maison, puis les procès-verbaux d’existence du testament et des codicilles, et des dépôts confiés à Montholon, Bertrand et Marchand.

Montholon donne ensuite lecture d’une lettre que l’Empereur lui a dictée dans la journée du 29 avril pour être, après sa mort, adressée au gouverneur. Par cette lettre, où la date a été laissée en blanc, Montholon annonce au gouverneur la mort de « l’Empereur Napoléon », offre de communiquer ses dernières volontés, demande qu’elles sont les dispositions prescrites par le Gouvernement britannique pour le transport du corps en Europe, ainsi que celles relatives aux personnes de la suite.

À minuit, les quatre serviteurs. Marchand, Saint-Denis, Pierron et Noverraz, font au corps sa dernière toilette, en présence de Bertrand et de Montholon, et ils le transportent du lit mortuaire dans le second lit de campagne préparé à cet effet et « mis à la place de celui qu’ils ont sorti ». Ils enlèvent la plupart des meubles, approchent du lit deux petites consoles sur lesquelles ils placent les girandoles de la chapelle. L’abbé Vignali pose sur la poitrine de l’Empereur un crucifix d’argent. « Dans cet état, l’Empereur, dit Marchand, avait sa figure de consul ; sa bouche, légèrement contractée, donnait à sa figure un air de satisfaction et il ne paraissait pas avoir au delà de trente ans. » Plus tard et surtout lorsque, après deux jours, on moula