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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

ment meurt leur maître. Ils se rangent autour du lit ; Noverraz s’est traîné au milieu d’eux. Les yeux fixés sur la tête auguste, ils attendent, debout et muets, que la mort ait fait son œuvre. À cinq heures cinquante minutes éclate le coup de canon de retraite, le soleil disparaît, l’Empereur est mort.

Le premier, le Grand maréchal s’approche du lit et, le genou en terre, il baise la main de son maître, et tous après lui, les serviteurs selon leur ordre, les femmes, les enfants Bertrand que leur mère a fait chercher, la fille de Saint-Denis, — à peine âgée d’un an, — dont on pose les lèvres sur la main glacée.

Le docteur Arnott est allé prévenir l’officier d’ordonnance Crokatt, qui constate la mort, puis arrivent deux médecins envoyés par le gouverneur. Suivant les ordres qu’a donnés l’Empereur, les exécuteurs testamentaires se réunissent dans le billard pour dresser les procès-verbaux et prendre connaissance des deux codicilles en date des 15 et 16 avril, par lesquels l’Empereur témoigne sa volonté quant au lieu de sa sépulture, fait à ses exécuteurs testamentaires une donation fictive de tout ce qu’il possède, distribue entre ses serviteurs les 300.000 francs de sa réserve, et attribue à sa mère, ses sœurs, frères et neveux, divers objets mobiliers, indépendamment de ceux légués par le testament.

On rédige alors l’acte de décès, que Bertrand