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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

s’arranger, de subir cette condition, elle marquait un léger recul quant à la prison flottante, et, annulant l’interdiction de communiquer avec la croisière, poussait l’Empereur à se livrer aux Anglais. Il y avait d’abord un arrêté en six articles : presser l’embarquement et le départ immédiat sur les frégates ; si les chances sont plus grandes sur un aviso, donner un aviso, « sous condition que ledit aviso partira dans les vingt-quatre heures » ; « mais si, par les contrariétés que ce transport peut éprouver sur un aviso, Napoléon préférait être conduit, soit à bord d’une croisière anglaise, soit en Angleterre, le préfet maritime du cinquième arrondissement lui en donnera les moyens, sur sa demande écrite, et, dans ce cas, il sera mis sur-le-champ à sa disposition un parlementaire ». Et on ajoute : « Dans tous les cas, le commandant du bâtiment destiné à porter Napoléon ne pourra, sous peine de haute trahison, le débarquer sur aucun point du territoire français. »

Les dépêches de Decrès paraphrasent cet arrêté en insistant sur ce point, que, dans le cas où l’Empereur partirait sur un aviso, comme dans le cas où il se ferait conduire par un aviso à la croisière anglaise, il devrait en former la demande écrite. Decrès ajoutait : « Les moindres retards peuvent avoir les conséquences les plus fâcheuses, car qui peut répondre que ces dispositions, prises dans l’intérêt de sa sûreté personnelle, n’éprouveraient pas sous peu des difficultés insurmontables ? »