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LES DERNIERS JOURS

tance ; et, tout de suite, les douleurs ont été atroces : « C’est, a-t-il dit, une lame de rasoir qui me coupe en glissant. » Et puis, les vomissements ont redoublé et il n’en a pas moins continué son travail.

Les médecins arrivent qu’il retient peu, mais le Grand maréchal ; il lui donne ses instructions pour sa sépulture : il désire être enterré sur les bords de la Seine ; si l’on n’y consent pas, dans une île au confluent du Rhône et de la Saône, près de Lyon, ou enfin à Ajaccio, dans la cathédrale. « Mais, dit-il, le gouvernement anglais aura prévu ma mort. Dans le cas où des ordres auraient été donnés pour que mon corps restât dans l’Île, ce que je ne pense pas, faites-moi enterrer à l’ombre des saules où je me suis reposé quelquefois en allant vous voir à Hut’s Gate, près de la fontaine où l’on va chercher mon eau tous les jours. »

Le 27, il fait encore sa barbe dans son lit, et, à trois heures et demie, se levant, appuyé sur Marchand et Saint-Denis, il va jusqu’à son fauteuil. Sur le guéridon, on a placé son flambeau couvert, son écritoire et du papier : différents paquets scellés sont sur la commode. Il fait appeler Montholon, Bertrand et Vignali et leur ordonne, ainsi qu’à Marchand, de dresser un procès-verbal descriptif constatant l’existence du testament, des codicilles et de l’instruction aux exécuteurs testamentaires. Cette opération entraîne de longues écritures, car chaque témoin doit contresigner chacun des sept