comme son palais, alors qu’ils laissaient tomber en de lamentables ruines et appliquer aux plus vils usages la maison où il avait vécu et la chambre où il était mort[1].
Plusieurs jours passèrent ainsi ; le docteur Arnott venait avec une grande régularité, chaque jour il proposait des pilules ou d’autres médicaments. L’Empereur répondait « qu’il n’y voyait pas grand inconvénient, détournait la conversation et arrivait toujours à ne rien prendre ». Un jour que le docteur Arnott lui tâtait le pouls et lui demandait comment il se trouvait : « Pas bien, docteur, répondit-il, je vais rendre à la terre un reste de vie qu’il importe tant aux rois d’avoir. » Comme le docteur insistait pour qu’il fit des remèdes : « Docteur, c’est bien, nous en ferons ; quelle maladie règne dans vos hôpitaux ? » Il lui parlait
- ↑ À cette date, Marchand place un fait qui serait de la plus haute importance s’il ne se trouvait contredit d’une façon absolue, 1° par le journal d Arnott, publié par M. Frémeaux, Dans la chambre de Napoléon mourant, p. 196 et 216 ; 2° par les rapports de l’officier d’ordonnance ibid., p. 72 et 139 ; 3° par Antommarchi dont le contrôle devient possible grâce à Marchand. Marchand écrit : « En partant de chez Sa Majesté il [le docteur Arnott] examina les vomissements à matière noirâtre qui, par leur nature, lai firent dire qu’il y avait ulcération dans l’estomac. Il en prévint le Grand maréchal et le comte de Montholon, prescrivit diverses ordonnances, mais l’Empereur reste aussi rebelle à la médecine avec eux qu’avec le docteur Antommarchi. » Ainsi, selon Marchand, ce serait le 2 avril qu’aurait été acquise la preuve du cancer ; selon Arnott et Antommarchi, le 23 ou le 26 seulement. Partout ailleurs les témoignages s accordent : ici, je ne puis m’empêcher de penser que ce fut par une erreur dans la copie de son manuscrit que Marchand a interverti ces dates.