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LA DERNIÈRE MALADIE

Tout concourt à affermir l’Empereur dans la conviction de sa mort prochaine jusqu’à l’apparition d’une comète : « Ah ! dit-il, ma mort sera marquée comme celle de César ! » Aussi, le lendemain, lorsque le docteur Arnott parle de l’exiguïté de la chambre où est couché l’Empereur, des avantages qu’il trouverait à se laisser transporter dans la nouvelle maison dont les appartements sont grands et aérés est-il nettement repoussé. À quoi bon ? Sans doute pourrait-il y trouver plus d’air, mais puisqu’il va mourir ? Peut-être aurait-il eu quelque distraction jadis à s’y installer, mais il n’est point de Lowe comme de Cockburn et si l’un a, en quelques semaines, mis Old-Longwood en état d’être habité, l’autre a employé plus de cinq années pour installer New-Longvood.

C’est un vaste corps de bâtiment entourant une cour allongée ; pour préserver les habitants du vent du sud-est, on a imaginé d’entailler le sol à une certaine profondeur, en reportant les terres un peu en avant sur la pente, de sorte qu’arrivant par l’autre côté, l’on se trouve à la hauteur des toits et qu’une balustrade a dû y être placée pour empêcher les accidents. La façade principale, tournée vers le nord, se compose de deux avant-corps, formant chacun une grande chambre, reliés par une véranda sur laquelle ouvrent les portes et les fenêtres des pièces situées en retrait ; celles-ci prennent jour aussi sur les façades est et ouest et sur la cour intérieure. Le quatrième côté est des-