Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/455

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
437
NAPOLÉON ET LÀ RELIGION CATHOLIQUE

façon permanente » et qu’il mangera dorénavant dans le salon. Il s’agit que la chapelle soit digne de l’empereur ; tout Longwood se met à la besogne ; Noverraz, aidé d’un menuisier chinois, élève un autel sur deux marches ; Pierron, qui, dans son métier d’officier, a appris à « cartonner », fait un très beau tabernacle or et blanc pour placer le Saint-Sacrement ; Marchand et Saint-Denis garnissent le mur du fond et six pieds en retour sur le côté, d’une draperie de satin rouge qui se détache du plafond et est relevée par des patères dorées ; un tapis de velours vert avec un N couronné, en galon d’or, et des N plus petits dans les coins couvre les marches de l’autel et s’étend jusqu’au prie-Dieu de l’Empereur. Les galons manquaient pour les couronnes, et les serviteurs tenaient absolument que tous les N eussent leur parure impériale. M. de Montholon retrouva fort à propos dans ses malles, sa veste-uniforme d’aide de camp du prince vice-connétable ; les galons n’y manquaient point, et l’on en tira, outre quatre couronnes pour le tapis, une grande croix pour le soubassement de l’autel, lequel fut couvert d’une nappe ornée de larges guipures et de dentelles anciennes. Sur une petite estrade, des deux côtés du tabernacle que surmontait une croix d’ébène avec un beau christ d’argent, on plaça des girandoles d’argent à six branches et des vases de porcelaine de la Chine, que l’on garnit des plus belles fleurs du jardin. Le dimanche suivant — car