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L’ARRIVÉE DE LA PETITE CARAVANE

Mon- pour l’exécution du testament, Bertrand comme Marchand, crurent devoir s’effacer, ce qui entraîna des conséquences déplorables et amena une fois de plus le Grand maréchal à montrer son désintéressement et sa générosité.

On peut dire que, plus l’Empereur se sentait malade, plus il se cramponnait à l’espoir que Montholon ne l’abandonnerait pas, que, si Bertrand partait, quelqu’un au moins qui n’aurait pas figure de domestique recevrait son dernier soupir. Le débarquement du chirurgien et des prêtres que lui avait envoyés le cardinal Fesch, sans les accréditer par un mot, sans les charger d’aucune mission, l’avait peiné profondément. Il s’était senti encore plus abandonné. Quoi ! L’on avait le moyen de lui fournir pour compagnons un homme de science et un homme de foi ; l’on pouvait soulager son corps, distraire son esprit, amuser son imagination, procurer à sa misère l’unique consolation, et voilà quels hommes on lui envoyait pour vivre avec lui, l’entretenir et le soigner physiquement et moralement ! Si habitué qu’il fût à l’ineptie de Fesch, cette fois il ne comprenait pas. Personne ne pouvait comprendre ni ce choix, ni ce retard de plus d’une année, — demande d’un prêtre formée le 22 mars 1818, autorisation d’envoyer un prêtre et un médecin donnée le 10 août 1818 ; départ de