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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

Montholon, ancien chambellan et ministre plénipotentiaire ? En vérité, cette négociation unique est pour prouver que Montholon n’a guère l’idée de quitter avant d’avoir tiré de la situation ce qu’elle peut rendre.

La place est bonne : à Sainte-Hélène, il n’y a d’ostensible qu’un traitement de 2.000 francs par mois ; cela serait médiocre, mais l’on ne saurait douter que l’Empereur ne l’ait gratifié de sommes très importantes, antérieurement à 1818 ; sans ajouter une foi entière à ce qu’affirme Gourgaud, on doit en tenir compte ; son envie a dû l’éclairer. À partir de 1818, on trouve une traite de 3.000 £ (75.000 francs) sur le roi Joseph, payable pour le comte de Montholon au sieur Bertrand, notaire, demeurant rue Coquillière ; lors du départ de Mme de Montholon, le brevet, en date du 15 juin 1819, d’une pension de 20.000 francs par an, payable par le prince Eugène, à raison de 10.000 francs à la fin de juin et autant à la fin de l’année ; un bon en date du 28 juin, d’une somme de 6.000 £ (150.000 francs) payable par le roi Joseph ; enfin, sur lettre du général Bertrand, un bon d’une somme annuelle de 24.000 francs, payable par Madame mère. Montholon ajoute à ces diverses remises les 24.000 francs qu’il reçoit annuellement de l’Empereur, et celui-ci se charge de pourvoir à toutes ses dépenses à Sainte-Hélène. Il y pourvoit, en effet, mais il n’a point pourvu aux dettes, qu’elles soient de Monsieur ou de Madame :