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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

à Sainte-Hélène, et des plaintes par quoi elle espérait obtenir son départ ; mais il avait déjà gagné cinq ans, alors que Mme Bertrand n’avait promis de rester qu’une année, et il ne perdait pas l’espérance de retenir encore le Grand maréchal. Le 7 juillet, Lowe fit passer une lettre du Secrétaire d’État aux Colonies en date du 16 mars : ayant appris l’intention où étaient le comte et la comtesse Bertrand de retourner en Europe, Lord Bathurst pensait que « la société du général Buonaparte à Longwood serait par suite essentiellement diminuée et qu’il y aurait lieu de saisir la première occasion pour faire connaître au général les dispositions de Sa Majesté de complaire à tous les désirs qu’il pourrait exprimer en faveur de toute personne dont l’arrivée à Longwood serait agréable » ; il ajoutait : « Si le général Buonaparte préférait en laisser le choix au cardinal Fesch ou à la princesse Pauline de Borghèse, je leur ferais immédiatement une communication à cet effet. »

Doit-on penser qu’il y eût eu, à ce moment, demande en règle formée par les Bertrand ou que ce ne fut pas plutôt sur des plaintes exprimées dans une correspondance privée, dont par sa charge il avait eu connaissance, que Bathurst avait pris l’initiative d’une telle démarche ? L’on ne saurait dire que l’Empereur ignorât les projets de Mme Bertrand, mais il ne pensait point qu’elle eût pu, sans prendre ses ordres, en faire l’objet d’une communication au gouverneur ; et c’est en effet invraisem-