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TOURS. — POITIERS, — SAINT-MAIXENT. — NIORT

Beker reçoit la réponse de M. de Bonnefoux à la lettre écrite de Poitiers. Cet officier se dit malade, refuse de venir de sa personne, confirme que, depuis le 27 juin, la croisière s’est tellement rapprochée de la côte, qu’il est presque impossible que les frégates puissent sortir.

L’Empereur, de plus en plus, hésite, et, devant l’incertitude de sa destinée, se trouble. Les acclamations dont il est accueilli et salué, lui indiquent sa route, lui montrent comme il est « national ». Il est l’âme vivante de ce peuple et de cette armée. Par lui, l’un et l’autre s’animaient ; sans lui, la mort, la corruption, le néant. Il se doit à cette France qui le réclame. Il presse Beker de renouveler à la Commission de Gouvernement la proposition qu’il fit avant de quitter Malmaison. Mais, en même temps, Beker écrit : « L’Empereur désire que le ministre de la Marine autorise le capitaine de la frégate qu’il montera à communiquer avec le commandant de l’escadre anglaise, si des circonstances extraordinaires rendent cette démarche indispensable, tant pour la sûreté personnelle de Sa Majesté que pour épargner à la France la douleur et la honte de la voir enlevée de son dernier asile pour être livrée à la discrétion de ses ennemis. »

Voilà donc les deux tendances qui agissent sur l’Empereur : reprendre le commandement, même comme général, « uniquement occupé d’être utile à la Patrie » ; ou, plutôt que de tomber aux mains