Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.
24
NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

Le 30, à onze heures du matin, on repart, les équipages de la suite quelques heures après. De Rambouillet à Tours, rien. On est à Tours le 1er juillet, au soleil levant. L’Empereur fait chercher le préfet, M. de Miramon, qui est son chambellan et qui a prouvé dans l’Eure, en 1814, comme il entend le devoir. A-t-il reçu un courrier ? — Non. Malgré les instances de Miramon, qui le supplie « de venir se reposer à la préfecture, l’assurant qu’il n’a rien à craindre d’une population pleine de reconnaissance pour tout ce qu’il a fait dans le pays », il repart.

À Poitiers, il s’arrête à huit heures à la maison de poste et invite Beker à envoyer un courrier au préfet maritime de Rochefort « pour l’engager à venir à sa rencontre. Il désire connaître l’état des frégates mises à sa disposition et s’entendre avec lui sur la possibilité et les moyens de sortir de l’île d’Aix ». À Saint-Maixent, ville bleue que le voisinage de la Vendée rend nerveuse, du monde s’assemble lors de l’arrivée de la calèche. On demande les passeports, et Beker a quelque peine à se les faire rendre ; mais, à tort craindrait-on : Saint-Maixent tout entier acclamerait l’Empereur. À Niort, où il arrive à dix heures du soir, il descend à la poste et veut se reposer. Le préfet, M. Busche, averti de sa présence vers minuit par Savary, se rend à l’auberge et supplie l’Empereur de venir à la préfecture. Il s’y établit le 2 au matin. Aussitôt le peuple et les soldats s’empressent.