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RENVOI D’O’MEARÀ

secrétaire de l’Amirauté, que la vie de Napoléon est en danger, s’il réside plus longtemps dans un climat tel que celui de Sainte-Hélène, surtout si les périls de ce séjour sont aggravés par la continuité de ces contrariétés et de ces violations auxquelles il a été jusqu’à présent assujetti et dont la nature de sa maladie le rend particulièrement susceptible d’être affecté. » En manière de réponse, l’Amirauté l’informa, le 2 novembre, que son nom était rayé de la liste des chirurgiens de la Marine. Attribuant, non sans raison apparente, ses disgrâces à Lowe, et provoqué en quelque façon par un pamphlet officieux certainement émané des entours du ministère des Colonies et intitulé : Facts illustrative of the treatment of Napoléon Bonaparte at St. Helena, il publia, dans les premiers jours de 1819, chez Ridgway, un volume intitulé : Exposition of some of the transactions that have taken place at St. Helena since the appointment of Sir Hudson Lowe as governor of that Island, où des documents bien choisis chargeaient le gouverneur d’une façon singulièrement pénible. Traduit immédiatement en français et publié à Paris en juillet, ce livre avait eu en Angleterre un immense retentissement, et le ministère n’avait ni pu le démentir, ni osé le poursuivre. « Les verdicts de Londres sont très incertains, écrivait Lord Balhurst à Lowe. Dans l’état des choses, ajoutait-il, vous aurez la satisfaction de voir qu’après toutes leurs publications et leurs menaces, personne n’a osé ouvrir la