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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

contre leurs souverains légitimes. « Je m’étais donné, a écrit Las Cases, tous les soins pour qu’ils se trouvassent entourés, assaillis de sollicitations et de lumières. J’avais écrit à Marie-Louise ; j’étais chargé de présenter aux souverains une lettre de Madame mère, tous les autres parents devaient agir de leur côté, et j’avais moi-même soigneusement réuni, pour chacun des souverains, tous les documents authentiques existant et tracé une note relative, incluse dans une lettre adressée à eux-mêmes. Il n’est pas jusqu’à Lord Castlereagh, auquel je ne crusse devoir la communiquer à son titre de représentant le roi d’Angleterre. » Et pompeusement « le comte de Las Cases » publie ces lettres, les moins faites, à coup sûr, pour émouvoir ceux auxquels elles sont adressées. Dans celle qu’il a écrite sous le nom de Madame mère, il n’a pas même su garder un ton de simplicité et de grandeur tel que la situation l’imposait ; quant à la note et aux lettres qu’il a écrites en son propre nom, l’infatuation qu’elles dénotent atteint presque le délire. Qu’importe ! Eussent-elles été les plus attendrissantes, les plus éloquentes et les plus belles qu’un homme eût tracées, le résultat en eût été pareil. Le 13 novembre, les plénipotentiaires russes présentent au Congrès un mémoire qui est annexé au protocole xxxi et dans lequel ils invoquent ainsi d’une façon expresse les témoignages du général Gourgaud. « Napoléon, selon lui (Gourgaud), n’excite envers le gouverneur de Sainte-Hélène toutes les tracasseries dont