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GOURGAUD ET LE CONGRÈS DAIX-LA-CHAPELLE

lendemain, il était à Londres, où il a vu le sous-secrétaire d’État pour les Colonies, puis l’ambassadeur de France et l’ambassadeur de Russie. À la fin de mai, au plus tard dans les premiers jours de juin, tous les Cabinets sont informés que la maladie de l’Empereur est « une farce » et que les mesures prises pour prévenir son évasion ne sont pas assez sévères, car il pourrait partir comme il voudrait. Lors donc que, moyennant une lettre interceptée, Lord Bathurst apprend « que c’est l’intention de Las Cases et de certains amis du général Buonaparte d’appeler l’attention des souverains assemblés à Aix-la-Chapelle sur le traitement auquel il est soumis à Sainte-Hélène », il s’empresse de fournir à Lord Castlereagh, qui doit représenter l’Angleterre, les armes nécessaires, et ce sont d’abord et uniquement « les communications faites par le général Gourgaud à son arrivée de Sainte-Hélène ».

Et ces communications viendront d’autant plus à propos et seront accueillies avec d’autant plus de faveur que les souverains sont inclinés déjà à établir une relation entre les efforts tentés pour améliorer le sort du Captif et pour obtenir qu’on lui assigne une autre résidence, et l’état de l’Europe où ils sentent partout les symptômes d’un mécontentement qu’ils n’ont garde d’attribuer à leur administration et dont ils trouvent plus simple de rendre responsable l’homme de la Révolution, chef permanent de la grande conjuration des peuples