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CONSÉQUENCES DES DISCOURS DE GOURGAUD

pereur l’ait fait réclamer, et il insérera dans les journaux une lettre qu’il sera censé adresser à l’impératrice Marie-Louise. Sur quoi, par application de l’Alien-Bill, il sera transporté à Hambourg, d’où il réclamera au prince Eugène la pension de 12.000 francs que l’Empereur a assignée à Mme Gourgaud. De cela il vivra jusqu’au 20 mars 1821, quarante-cinq jours avant que meurt Napoléon, quatre mois avant que la nouvelle en parvienne en Europe, où le gouvernement du roi lui ouvrira généreusement les frontières de la patrie.

Cependant, ses confidences, restées un mystère pour ses anciens compagnons comme pour les membres de la Famille impériale et les libéraux du monde entier, ses confidences qu’il aura beau jeu à nier plus tard, déclarant que seul l’écrit compte et que l’oral ne signifie rien, ses confidences, qu’on voudrait croire inconscientes et désintéressées, ont produit des effets d’une incalculable portée pour le prisonnier ; par elles, sa captivité s’est resserrée et tout espoir a été perdu d’une amélioration possible à son sort[1].

Depuis son arrivée à Francfort le 11 décembre 1817, Las Cases s’était employé avec une activité extraordinaire « au grand motif qui lui avait fait

  1. Je prie le lecteur de se reporter pour les détails relatifs au Cas du général Gourgaud à mon livre : autour de Sainte-Hélène. Tome Ier, p. I à 126 et 165 à 292. Il y trouvera publiées intégralement toutes les pièces relatives à cette affaire, la plus grave qui se soit produite à Sainte-Hélène.