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LES BULLETINS DE SANTÉ

27 octobre ; et il ajoutait : « Si vous adoptez le principe que toutes choses doivent être rétablies telles qu’elles étaient lors de votre arrivée… il sera facile, dans un quart d’heure, de constater, par vingt preuves écrites et vingt témoins, cet état de choses. ; Lowe contestait, discutait, ergotait. Un mois passa encore ; le 13 novembre Bertrand écrivit : « La santé de l’Empereur continue à être mauvaise. »

Lowe était disposé à capituler, au moins sur les points les plus importants, tant il s’effrayait à la pensée que, par sa faute, son prisonnier périt, mais une nouvelle querelle surgit au sujet des bulletins de la santé de l’Empereur. Napoléon ne consentait qu’O’Meara communiquât de tels bulletins au gouverneur qu’à condition qu’ils lui fussent montrés d’abord et qu’il y fût dénommé « l’empereur Napoléon », faute de quoi il déclarait qu’il se refuserait absolument à voir O’Meara et à suivre aucune prescription. Lowe consentit qu’on supprimât les rapports écrits et il se contenta de rapports verbaux qu’O’Meara devait faire, soit à lui, soit au docteur Baxter : celui-ci ne manquait point ensuite de les mettre par écrit.

La situation était telle, et, à en croire O’Meara, l’état de l’Empereur empirait chaque jour ; des insomnies nocturnes l’obligeaient à se coucher dans la journée ; l’appétit était nul ; l’enflure des jambes augmentait. Le médecin diagnostiquait une hépatite chronique et parlait de l’influence