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CE QUE DIT BATHURST

ont quelque chose de vil et prêtent au ridicule. Que de mépris dans le ton, dans toutes les manières de l’honorable ministre ! C’est de même dans la partie de sa correspondance dont on a eu communication. Dans quinze ou vingt générations, en lisant le discours et les ordres de Lord Bathurst, ses descendants se défendront d’être du même sang que celui qui, par un mélange de haine sauvage et de ridicule pusillanimité, a flétri le caractère moral du peuple anglais dans le temps que ses pavillons triomphants couvrent l’univers. »

Il n’y avait pas eu besoin de ces sévères paroles : l’opinion avait fait justice des mensonges embarrassés du ministre anglais, de ses tranchantes affirmations, de sa pitié pire que ses injures. « Je crois devoir ajouter, écrivait cet homme à Hudson Lowe, un mois après avoir prononcé son discours, qu’il n’existe dans ce pays aucune répugnance à lui accorder les plaisirs de la table et particulièrement du vin. » Cela suffit : à l’Empereur, il offre du vin : « Le vin qu’il aime le mieux, à ce que j ai toujours entendu dire, est le bourgogne ». et il donnera à Napoléon du bourgogne tant qu’il en voudra. Et telle est l’opinion qu’ont prise des rois, d’après l’original qu’ils ont sous les yeux, les ministres du Prince régent…

On ne pouvait douter que, en Angleterre comme sur le continent, un revirement ne se fût produit dans l’opinion au sujet de l’Empereur. Ce n’était point que les Oligarques fussent moins décidés