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À LA CHAMBRE DES LORDS

connaissance aux Nobles Lords des instructions qu’avait reçues Lowe ; il en assuma entièrement la responsabilité ; il déclara, ce qui était vrai, que le gouverneur les avait strictement appliquées et qu’on n’avait rien à lui reprocher à ce sujet. Il trouva dans les dépêches que Lowe lui avait adressées tous les arguments qu’il devait invoquer, au sujet des correspondances clandestines, comme au sujet de la réduction des limites où Napoléon pouvait se promener sans être accompagné, réduction que Lowe n’avait point jugé à propos de justifier autrement que parce qu’il avait « trouvé que le général abusait de la confiance qu’on lui avait accordée en pratiquant les habitants ». Il supposa habilement le cas d’une évasion, pour triompher avec les précautions qu’il avait prises ; il affirma que Longwood était le lieu le plus gai et le plus sain de l’île entière, qu’il n’avait jamais été question au congrès de Vienne de déporter Napoléon à Sainte-Hélène ; il entra ensuite dans des détails au sujet de la dépense, se targua de générosité parce que le conseil des ministres avait, sur les représentations de Lowe, élevé de 8 à 12.000 £, sa contribution à une dépense qui ne pouvait être moindre de 17 à 18.000 ; il ne dit mot de l’argent qu’on exigeait de l’Empereur, mais il inspira des terreurs en parlant des fonds immenses que Napoléon avait à sa disposition en Europe et il acheva par un couplet sur les exigences des Français dont l’effet était irrésistible, dès qu’on montrait les neuf personnes de la