Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/386

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
368
NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

qu’il a produits n’avaient pu lui être révélés que par lui. Lorsque, le 18 mars 1817, il interpella à la Chambre des Lords le gouvernement « en vue de préserver le caractère du Parlement et du pays de la tache qu’il encourrait si Napoléon Buonaparte était traité d’une manière rigoureuse et sans générosité », il proposa, en terminant, de présenter une adresse au Prince régent pour le prier de communiquer la copie des instructions données au gouverneur touchant le traitement personnel de Napoléon, des extraits des communications du gouverneur sur le même sujet, ses dépêches relativement à la demande de Buonaparte d’envoyer une lettre au Prince régent et d’obtenir les moyens de faire donner une instruction religieuse aux enfants des personnes qui l’avaient accompagné.

C’étaient là assurément des désirs modérés et Lord Holland, en commençant, avait eu soin de déclarer qu’il ne poserait point la question de la légitimité de la détention ; il n’était point entré dans les détails qui eussent pu émouvoir une assemblée d’hommes bien élevés, et pourtant, sur presque tous les points, il fit reculer Lord Bathurst, l’obligea à une suite d’audacieux mensonges qui pouvaient compter pour des aveux. Lord Bathurst prit d’abord à partie « le papier signé par un nommé Santini, auquel on ne pouvait accorder aucun crédit ». En traitant ainsi un serviteur fidèle, il oubliait trop quels avaient été ses ancêtres ; mais ensuite il retrouva son sérieux. Il donna