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LE RENVOI DE LAS CASES

qu’il lui avait proposé (à moins que ce ne fût James Scott qui se fût offert) pour faire quelques commissions ; que Las Cases alors lui avait remis un certificat signé de son nom et scellé de ses armes, et un papier portant l’adresse ostensible de Lady Clavering. Puis, il lui avait donné un gilet rouge que Scott ne devait quitter qu’à Londres ; dans la doublure de ce gilet, étaient cousues deux bandes de taffetas blanc gommé, sur lesquelles le jeune Las Cases avait copié deux longues lettres adressées par son père, l’une à Lady Clavering et l’autre à Lucien Bonaparte, près duquel, aux Cent-Jours, Las Cases avait été détaché comme chambellan lorsque l’Empereur, se réconciliant avec son frère, lui avait constitué une sorte de maison.

Aussitôt prévenu, Hudson Lowe ordonna qu’on arrêtât James Scott, qu’on saisît les bandes de taffetas gommé et qu’on transcrivit l’écriture trop fine du jeune Las Cases. Puis, il se transporta à Longwood, fit arrêter Las Cases par Sir Thomas Reade, et, en présence d’Emmanuel, fit apposer les scellés sur ses papiers. Las Cases fut mis momentanément au secret à Hut’s Gate.

Il avait accueilli avec un calme surprenant son arrestation. « Ainsi, avait-il dit, je suis arrêté en conséquence de la dénonciation de Scott ? Je savais bien que le gouverneur me l’avait envoyé. » S’il le savait, comment avait-il eu recours à lui ? N’était-il pas averti, depuis le Bellerophon, de ce qu’il risquait à ouvrir une correspondance clandestine ? Ne