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LE DÉPART. — LA FUITE

tité de ceux qui se jugeraient le plus compromis vis-à-vis du Gouvernement royal s’attacheraient à la fortune de l’Empereur et refuseraient de se séparer de lui. Au retour de Beker, le Grand maréchal Bertrand expédia, de Malmaison, au préfet de police, un officier porteur d’une lettre réclamant des passeports, à destination de Rochefort, pour six généraux, deux colonels, six chefs d’escadron ou capitaines, puis le chambellan Las Cases et son fils, le page Audifredy-Sainte-Catherine, un secrétaire, un médecin, deux maîtres d’hôtel, un officier et sept domestiques.

D’autres allaient suivre en tel nombre, et certains si inattendus, qu’on ne s’explique point comment ils s’étaient imposés : deux femmes, quatre enfants, quatre officiers, deux employés civils, dix-neuf domestiques, outre les dix portés déjà sur les passeports. Bertrand, bien moins au fait de ses fonctions que Duroc et disposé à tourner tout au grand, ne se contentait qu’à peine de ces vingt-neuf domestiques, même en y ajoutant le personnel nécessaire, sous les ordres du piqueur Chauvin, pour vingt chevaux de selle, quarante-huit d’attelage, neuf voitures. De plus, pour les officiers de la suite, onze domestiques dont quatre femmes : près de cent personnes. Même, Napoléon eût-il volontiers emmené quelques savants et, après avoir renoncé à Monge, trop vieux, avait-il fait effort pour décider Bonpland, le naturaliste voyageur, l’intendant des jardins de Joséphine.