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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

mande à Bertrand de donner trois cents guinées à celui qui l’a apporté ; du même coup, on verra cet homme, on saura d’où il vient, qui l’envoie ; peut-être est-il chargé de quelque message. Radovitch est conduit, en effet, chez Mme Bertrand, mais l’officier ne le quitte pas une seconde. Il dit seulement « que le buste lui a été remis par un banquier avec qui il partagera l’argent qu’on lui donnera ; qu’il a été fait lorsque le petit Napoléon était aux eaux de Pise ». — Nouveau mensonge ; mais qu’en savait-on à Sainte-Hélène ? Le 16 juillet, Radovitch reçoit de Bertrand, avec un bon de trois cents livres (7.500 francs), cette lettre, qui ne manquera point d’être publiée : « Je regrette que vous n’ayez pu venir nous voir et nous donner quelques détails, qui sont toujours intéressants pour un père. Des lettres que vous avez envoyées, il résulte que l’artiste évalue à 100 £ la valeur de son ouvrage. L’Empereur m’a ordonné de vous faire passer un bon de 300 £. Le surplus sera pour vous indemniser de la perte qu’il sait que vous avez éprouvée dans la vente de votre pacotille, n’ayant pu débarquer, et des tracasseries que vous a occasionnées cet événement si simple et qui devait vous mériter des égards de la part de tout homme sensible. Veuillez faire agréer les remerciements de l’Empereur aux personnes qui vous ont donné cette aimable commission. « Cette phrase vise Marie-Louise ; elle affirme la croyance où l’empereur est, ou veut paraître, que le buste vient d’elle. Pour Hudson