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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

elle obtient qu’il remette à Welle, son élève, cette enveloppe où il y a des cheveux, et ainsi, à travers ces pitiés conspirantes des humbles, le proscrit saura que son enfant existe.

Lowe apprend qu’on a remis à Napoléon des cheveux de « celui qu’on appelle le Roi de Rome ». Qui a commis ce crime ? Un domestique sans doute, mais à qui ? Au commissaire français sûrement. On cherche, on s’enquiert ; on pose d’insidieuses questions à Montchenu, qui s’indigne. Rien de ce côté. On se retourne sur l’Autrichien, dont la femme est Française, Parisienne, inquiétante : mais ce n’est point la baronne ni ses gens. On arrive à Welle. Déjà le gouverneur a cherché chicane à Stürmer à propos de ce Welle : il était suspect, il restait trop longtemps ; il était en rapports avec un nommé Prince, Anglais, auquel il n’y avait rien à reprocher de positif, mais qui n’en avait pas moins été expulsé. Lowe interroge Welle : Welle dit simplement ce qu’il a fait : il ne peut croire qu’il soit criminel pour avoir remis à Marchand un papier dans lequel il y a des cheveux. En vain Stürmer prend sa défense. Tout ce qu’il obtient, c’est qu’on ne le pende point, car il n’en serait rien moins s’il passait en justice et qu’on lui appliquât les lois de la Grande-Bretagne, mais il est expulsé, et Stürmer, après avoir été repris avec une dureté singulière par le prince de Metternich, qui pourtant le protège, est cassé aux gages et, pour quelque temps au moins, disgracié.