d’admettre que leur désir d’être reçus les fît s’adresser au Grand maréchal, au moins, de ces visiteurs, parents ou alliés de ministres, employés, partisans et soutiens du grand ministère, était-il assuré de ne recevoir aucun démenti ; leurs rapports venaient confîrmer les siens, et, alors que l’Empereur se berçait de l’idée que le ministère, mieux instruit, allait enfin faire droit à ses demandes, c’était un redoublement de sévérité qui se préparait pour lui, avec des félicitations pour le gouverneur.
L’Empereur ne devait ni envoyer des messages, ni faire porter des paroles ; il devait moins encore en recevoir, à moins que ce fût par la voie officielle ; que les lettres, remises sans être closes, traînassent dans les bureaux où l’on en prendrait copie, fussent violées par des regards hostiles ou gouailleurs, et, à l’arrivée à Sainte-Hélène, défrayassent les conversations des adjudants du gouverneur. Aussi, lorsqu’on lui remettait ces lettres fanées, impersonnelles et vides, l’Empereur, d’un geste las, les laissait tomber, souvent sans les lire… À quoi bon ?
Les livres qu’il demandait et que le ministère se chargea d’acheter, — moyennant sans doute une commission, car quelle quantité de volumes imprimés n’eût-on pas eue pour cette somme de 1.396 £, 25.000 francs à peu près, qu’on lui réclama ! — lui étaient bien plus précieux. C’était de la pensée, disposée pour être lue par tous, mais dont il lui semblait, dans les feuillets hâtivement coupés, qu’il