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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

ment versés et, pour la plus grande partie, ils étaient portés en compte, de façon à augmenter la réserve de l’Empereur, en même temps qu’à prévenir certains abus et à constituer pour chaque serviteur une petite fortune.

On ne s’enquit point trop ni de qui fournissait les fonds, ni de qui faisait les remises. On le soupçonnait, on le disait ; même on le savait officieusement, mais officiellement on l’ignorait. Cela permit qu’on tolérât que l’Empereur reçût cet argent, et que le gouvernement anglais fît cette économie. Lowe n’intervenait que pour viser les traites, mais il les visait, et il ne s’étonnait même pas que le général Bertrand fût si riche.

Au moment où la vente de l’argenterie ménageait à tort ou à raison, devant l’opinion européenne, une victoire certaine à Napoléon, le gouverneur obtenait gain de cause sur les points qu’il considérait comme le plus importants : sa conduite recevait l’approbation entière du Prince régent ; Lord Bathurst lui recommandait de redoubler de surveillance, de faire vérifier par l’officier d’ordonnance, au moins deux fois par vingt-quatre heures, si le général Buonaparte était présent, de prohiber toute correspondance clandestine avec les habitants, d’éloigner de la personne du général au moins quatre des individus venus avec lui, en particulier Piontkowski ; les autres, Lowe les choisirait en se laissant guider par l’opinion défavorable qu’il aurait de leur conduite. Si on lui