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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

le prince Eugène », et que ces demandes d’argent pussent être adressées par lettres cachetées. « Si le Gouvernement désirait faire à cet égard quelque proposition, l’Empereur serait prêt à l’accueillir. »

S’emparant de cette énumération de parents, sans doute disposés à concourir à l’entretien de l’Empereur, Lowe écrivit à Bathurst : « Votre Seigneurie a tant de moyens de communications avec ces personnes que la question d’argent pour son état de maison paraît être maintenant une des moins embarrassantes de celles qui le concernent, si ses parents et ses anciens amis éprouvent pour lui les sentiments qu’il leur suppose. »

En attendant, les réductions opérées dans les fournitures de la maison se faisaient sentir d’autant plus que les pourvoyeurs déployaient une mauvaise volonté, qui tenait sans doute à ce qu’on rognait quelque peu leurs bénéfices ; ils envoyaient des provisions de qualité inférieure, fort souvent avariées et en si petite quantité qu’il y avait disette à Longwood ; de plus, bien que le gouverneur eût annoncé que l’on pouvait acheter des volailles, du poisson et des légumes et envoyer les factures à Balcombe, Balcombe se refusait à rien payer ; le boucher ne voulait plus fournir de bœuf parce que, disait-il, les Français étaient trop difficiles à contenter ; les légumes étaient immangeables ; le pain atroce, fait avec de la farine échauffée ; bref, le régime économique du gouverneur aboutissait à