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LA QUESTION D’ARGENT

digue de ses propres deniers, le plus imaginatif en dépenses, le moins fait pour tenir une comptabilité, restreindre le gaspillage et prévenir le désordre ; Montholon excellait à procurer l’un et l’autre et, pour y remédier, ne faudra-t-il pas que l’Empereur à un moment revoie lui-même les comptes de son maître d’hôtel ? Ce n’était donc pas sous le consulat de Montholon qu’on vivrait économiquement. Or, les 500.000 francs épuisés, que ferait l’Empereur ?

Il avait formé trois dépôts : le premier, en 1814, où il avait confié au comte Lavallette 1.600.000 francs. De ces 1.600.000 francs, Lavallette avait remis 800.000 francs au prince Eugène et 400.000 à la Maison Perregaux et Laffitte. Suivant un compte présenté à l’Empereur en 1815, il avait payé à divers 120.000 francs. Restaient 280.000 francs dont, « à la connaissance de l’Empereur. 125.000 à recouvrer sur un tiers mort insolvable ». Des 1.600.000 francs, il subsistait donc : aux mains de Lavallette 155.000 fr. dont plus tard il se déclara débiteur, aux mains du prince Eugène 800.000 francs à la disposition de l’Empereur et chez Perregaux et Laffitte 400.000 fr. ; soit 1.355.000 francs.

Chez Perregaux et Laftîtte, ces 400.000 francs (auxquels, pour ordre, on ajouta les 800.000 francs du prince Eugène) étaient venus s’ajouter aux trois millions (et non six millions comme il le croyait) que, le 28 juin 1815, l’Empereur, sur les instances de Peyrusse, son trésorier général, avait